Maternité

Ce qu’est « être une maman d’un enfant métissé » pour moi

maman noire et petite fille métisse marchant sur une plage de Floride.

Dans le métissage, chaque cas est différent. Pour ma part, mon compagnon a des origines haïtiennes et moi congolaises. A cela, il faut ajouter diverses nationalités et des ancêtres blancs. Je suis noire, je suis née et ai grandi en France. Lui est couleur caramel. Il est né et a grandi au Gabon. Ensemble, nous avons eu un bébé métissé, aux cheveux crépus/frisés et à la peau couleur caramel comme son papa. Les parents et grands-parents de notre enfant métisse cumulent cinq nationalités : congolaise, gabonaise, française, haïtienne et américaine.

Maman d’un enfant métisse

Au départ, ce n’est rien de plus que d’être une « Maman ordinaire» qui vit au rythme des angoisses et des moments de joie que procure ce rôle. Là où se situe la différence, c’est qu’en devenant maman d’un  enfant aux multiples origines ou d’une autre origine que la sienne – et là je pense notamment aux parents qui ont adopté – on a des problématiques assez sensibles à gérer : la différence, le racisme, l’acceptation de soi, l’identification…

Notre fille est jugée trop blanche chez les noirs et trop noire chez les blancs, l’éternel refrain. Moi-même, j’ai eu à le subir dans ma jeunesse. Certaines connaissances de mes parents me demandaient ce que je mettais sur ma peau pour avoir « ce teint ». A l’âge adulte, soit on croit que je suis antillaise, soit on pense que je me dépigmente. Et quand je vais au Congo, on me qualifie de « brune ». C’est un adjectif donné aux femmes noires que l’on juge un peu plus claire que ce qu’ils estiment être « la moyenne » !? Alors si moi, noire que je suis, on m’attribue ce qualificatif, autant vous dire que ma fille et mon compagnon sont clairement considérés comme des  « mindele ». Celà veut dire « blancs ». La route est encore longue dans ce monde 🙂

Dans mon cas, être une maman d’un bébé métissé au quotidien c’est : 

  • Gérer les réflexions sur la couleur de peau d’un enfant qui n’est au final ni blanc, ni noir mais issu d’un brassage de couleurs : « elle va foncer avec le temps… On dirait qu’elle a blanchi… Dis donc elle a cramé avec l’été… »
  • Gérer les réflexions sur ses cheveux qui changent avec le temps : « ses cheveux sont bouclés ou frisés ?… Elle est métisse mais elle a des cheveux très crépus… C’est bizarre elle a des cheveux souples à des endroits et crépus à d’autres… »
  • Participer à l’apprentissage de la culture de son bébé afin qu’il comprenne son métissage : langues, histoire, coutumes, religions…
  • Composer avec les pratiques des grands-parents : « trop de protocoles…en Afrique, on fait comme ça et ça ne vous a pas tué !  » 🙂
  • Gérer simultanément des problèmes de peau blanche et de peau noire : nez et joues rouges, tâches brunes…
  • S’accorder avec son compagnon sur les coiffures pour enfants aux cheveux crépus/frisés à adopter (#papapoule) 
  • Faire en sorte qu’aucune famille et origine ne soit privilégiée au détriment d’une autre.

Bien sûr, je compléterai cette liste au fur et à mesure des années et développerai chaque problématique dans de futurs articles 🙂