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Société

Reprendre ses études quand on est maman

bébé devant un ordinateur et un dossier de projet web design

Aujourd’hui, je voulais rendre un hommage à toutes les “mères-courage” pour ce qu’elles entreprennent au quotidien afin de voir grandir leurs enfants dans de bonnes conditions, dans un monde meilleur.

En 2018, mon plus grand acte de courage a été de reprendre des études pour avancer dans mon projet de vie. Après ma grossesse, j’ai ressenti le besoin d’avoir de nouvelles compétences professionnelles. J’avais beaucoup d’idées et peu de moyens pour les exprimer, cela faisait de moi une grande frustrée.

Après de longs mois à peser le pour et le contre, et à lire les brochures sur les formations web pour adultes en Auvergne, je me suis décidée à repartir “sur les bancs de l’école” par le biais du Greta de Clermont-Ferrand. J’ai donc déposé ma candidature après du Conseil Régional d’Auvergne. Bout à bout, il s’agissait de mettre un an de sa vie entre parenthèse, à coup de 35h de cours par semaine de 8h30 à 17h30 et de l’investissement personnel à côté.

Alors ce n’est pas sans une grande appréhension que j’ai commencé cette aventure. J’étais déjà tellement épuisée de ma vie de maman du réveil au coucher que je me demandais comment j’allais tenir un rythme aussi effréné.

Etudier avec un bébé, un nourrisson

Quand j’ai débuté ma formation de web designer, ma fille n’était à peine qu’un bébé de neuf mois et commençait tout juste à “faire ses nuits”. Aussi, elle s’était sevrée ce mois-là, même si j’aurai voulu l’allaiter encore un peu. En revanche, elle était en pleine poussée dentaire et enchaînait les maladies : trachéite, rhino-pharyngites, séances de kiné-respiratoire…

Dans ma promotion, nous étions quatre mamans avec chacune notre lot de problèmes. L’une devait tirer son lait à chaque pause, l’autre préparait sa fille pour sa première année en maternelle…

Le quotidien d’une mère étudiante

Assumer ses retards

La formation de web designer commençait tous les jours à 8h30 et finissait à 17h30. La crèche quant à elle, n’ouvrait qu’à 8h et fermait à 18h. Ces horaires ne laissaient place à aucun imprévu! C’était presque mission impossible tous les jours. J’avais pris la peine de prévenir l’administration de mes éventuels retards avant de commencer cette formation. Le corps professoral et administratif a vraiment été très compréhensif et à l’écoute des mamans.

Le manque de concentration, somnoler en cours

Aussi lointain que je me souvienne, j’ai toujours eu des problèmes de concentration en cours. Alors quand tu dois écouter quelqu’un parler pendant huit heures, tu as vite fait de te perdre au moins cent fois. Tu penses à ta liste de courses, aux futurs rendez-vous pédiatriques, à l’anniversaire des un an de bébé à organiser. Tu réfléchis aussi à toute ta paperasse qui s’accumule, au repas que tu feras le soir alors que tu n’as pas encore fait tes courses…

Je l’admets, j’ai somnolé en cours et je n’en suis pas fière. Toutefois, quand tu n’as pas dormi pendant plusieurs nuits d’affilée à cause de bébé, ce sont des choses qui arrivent. On reste des êtres humains. J’aurai préféré ne pas venir dans ces moments là mais cela m’aurait values des absences injustifiées. On ne délivre pas d’ordonnance pour cela.

Le moment fatal était toujours après la pause déjeuner, pendant la digestion. Quand le cours commençait avec un rétroprojecteur dans le noir, c’était juste assommant. Je savais que je ne pourrais jamais garder les yeux ouverts, assise, dans cette ambiance propice à la sieste. Je reprenais mes esprits seulement à cause des ricanement de mes collègues. Heureusement, je n’étais pas un cas isolé et les formateurs étaient vraiment compréhensifs. Ils nous ont souvent interpellé sur notre courage en tant que maman d’entreprendre cette démarche.

Le drive devient ton meilleur ami

Parce que le peu de temps libre qu’il te reste, tu n’as pas envie de le passer à courir dans les rayons des grandes surfaces alimentaires et à faire la queue en caisse aux heures de pointe.

Tu ne vois quasiment plus tes amis, ta famille

Parce que ta formation est tellement intensive que tu te dis que partir en weekend ou faire la fête n’est définitivement pas raisonnable. Tu vas rentrer encore plus fatiguée que tu ne l’étais déjà.

La pression de tes proches

“Tu n’es ni la première ni la dernière à faire des études en ayant un enfant donc inutile de t’en servir comme prétexte pour ne pas aller jusqu’au bout des choses. Moi-même je l’ai fait avec quatre enfants donc tu ne vas rien m’apprendre” Voilà, tout est dit. #j’adore ma mère et son sens de l’encouragement 🙂

La récompense

Après beaucoup de moments de doute, de crise de nerf, et d’efforts acharnés, tu obtiens enfin le fameux sésame. Tu te dis “c’est bon, je l’ai fait!” et que tu vas maintenant pouvoir redescendre en pression. En réalité, comme j’ai un cerveau qui marche à l’envers, je suis plutôt montée en pression car tout ceci n’était qu’une étape dans mon projet de vie, une sorte de porte d’entrée pour accéder à un niveau supérieur. Alors c’est reparti pour de nouvelles aventures de maman débordée! 🙂